Aujourd'hui il me plaît de vous présenter un bouquin.
De ces livres, beaux, magiques...de ces livres qui transposent à l'écrit, parfaitement, ce que vous ressentez... Réservé à tous ceux qui partagent leur vie avec un chat (ou qui savent ce que veux dire partager sa vie avec un animal, sans aucune rationalité) ou pour tous ceux qui, justement, ne comprennent pas....
Un chat nommé Darwin
William Jordan
Je me permets de citer quelques (longs) extraits (et encore j'ai dû me limiter) qui ont eu une résonance particulière chez moi.
J'espère que vous prendrez autant de plaisir que moi à les lire et évidemment à lire le bouquin dans son ensemble, pour découvrir l'histoire de Darwin le chat.
William Jordan
Je me permets de citer quelques (longs) extraits (et encore j'ai dû me limiter) qui ont eu une résonance particulière chez moi.
J'espère que vous prendrez autant de plaisir que moi à les lire et évidemment à lire le bouquin dans son ensemble, pour découvrir l'histoire de Darwin le chat.
"On note la façon dont, pour nous saluer, il flaire le bout des doigts avant d'y frotter la bouche jusqu'à la commissure des lèvres. On distingue le blanc de ses yeux tandis qu'il nous fixe sans ciller, non par prudence mais avec cette confiance tranquille et bénigne que nous, les hommes, appellerions amour. On remarque des nuances dans sa façon de bouger - des pauses, des postures qui expriment subtilement sa personnalité et qui le distinguent des autres chats -, on entend le timbre particulier de sa voix et on sait intuitivement, avec des picotements dans la nuque, quand il est menacé par un autre chat dans la terrible jungle qui commence dés la porte franchie.
On finit par comprendre que ses mouvements, que ses gestes sont un langage, sa queue qui s'enroule délicatement autour de nos mollets, sa tête qui se hausse jusqu'à notre main, sa gueule qui s'ouvre en un large bâillement découvrant toutes ses dents. La façon dont il s'allonge pour s'étirer, les griffes plantées dans le tapis, le petit angle, au bout de sa queue, l'implantation unique de sa fourrure sur le ventre..."
" Celui qui sent pour la première fois son esprit s'enrouler autour d'un chat, ne comprend pas tout de suite qu'il est tombé amoureux.
La communication avec un chat a besoin de temps pour s'établir mais elle est irréversible. Ceux qui l'ont connue sont transformés à jamais et ne pourront redevenir ce qu'ils étaient (...) Plus on vit avec un chat - ou toute autre entité vivante d'ailleurs -, plus on perçoit de détails parce que le cerveau a eu le temps d'en enregistrer un grand nombre. Et cette perception s'affine par le jeu des comparaisons mentales entre présent et souvenirs, souvenirs et présent, dans cette fusion en écho de la mémoire et de l'instant, qui constitue notre expérience de la conscience (...) Cela signifie qu'un mécanisme physique - une machine neuronale - se constitue progressivement dans le cerveau au service de la relation avec notre animal, et que l'esprit accumule des détails à mesure qu'augmente le nombre de neurones, de connexions synaptiques dévolues à notre compagnon (...)
Et c'est seulement lorsque notre compagnon tombe malade que l'on mesure à quel point ce mécanisme est devenu envahissant. Le monde se fissure et s'écroule autour de nous. La souffrance du chat devient notre souffrance. Lorsque, dolent et silencieux, il ne peut plus bouger, on est immédiatement envahi par la dépression. Mais, au moindre signe de rétablissement, le soleil illumine notre âme et notre humeur confine à l'euphorie. Autrement dit, la santé de notre compagnon conditionne notre état comme si nos nerfs étaient directement reliés aux siens. Bien que parfaitement conscient de cette influence, on est incapable d'y échapper.
Et la mort de notre compagnon nous cause une douleur presque insupportable. Plus on l'a aimé longtemps et profondément, plus on souffre, comme si une partie de nous même était amputée sans anesthésie. Et c'est probablement le cas puisque la machinerie nécessaire à la miraculeuse subtilité, à toutes les nuances de la relation avec l'aimé est, en un instant, rendue caduque. Elle n'a plus aucune raison d'être. (...) Ceux que nous avons aimé continuent à vivre dans synapses et molécules de notre mémoire. Aussi longtemps que nous existons, ils existent en tant que portion de notre cerveau. Il en va ainsi chaque fois que l'on aime quelque chose ou quelqu'un. Que l'être aimé soit humain ou animal, les neurones ne font aucune différence. Le mécanisme est invariable."
" Mais si l'amour profond que l'on porte à un animal est le plus souvent un amour de substitution - une relation qui évolue en l'absence de compagnie humaine - et si la société regarde d'un œil sévère les gens qui empruntent cette voie, cela ne veut pas dire que les bénéfices qu'on en retire soient nécessairement inférieurs à ceux que procurent la compagnie des hommes. Je dirais même que l'absence d'humanité provoque des plaisirs exquis. Vivre avec un animal dénué de paroles, c'est se rendre compte à quel point l'esprit humain peut être importun et navrant ; c'est aussi comprendre que l'état d'innocence est l'opposé de l'état d'esprit d'un homme adulte. (...) Dans la relation avec un chat, un chien ou toute autre créature, pas de tromperie, très peu d'intrigues mais des possibilités fantasmagoriques illimitées. Les mots sont impuissants à exprimer le bonheur que cela procure. (...) C'est se trouver au seuil d'une autre dimension, d'un univers si riche, si vaste, si puissamment fascinant que la perception de la vie et les valeurs changent irrémédiablement dés qu'on y pénètre. Gardien du seuil, le chat se tient assis, très droit, et il faut passer par ses yeux - des yeux merveilleusement clairs et sereins -, s'introduire dans son esprit, dans sa vision du monde, dans une compréhension des choses qui efface l'illusion humaine et purifie le corps.
L'intimité que l'homme désire au cœur de l'amour attire inexorablement vers l'univers mental des animaux et donne le goût de sentir les choses comme il les sentent. Alors un jour, vous avez la sensation de ne plus faire qu'un avec votre compagnon, vous avez l'impression d'être lui ; vous venez de passer le point de non retour. Ce que l'animal a gagné est perdu pour l'espèce humaine ; votre allégeance à Homo Sapiens n'est plus pleine et entière. Vous êtes aussi libéré. Car, pour la première fois, vous avez pris de la distance par rapport aux valeurs de l'humanité, vous considérez Homo Sapiens à travers les valeurs d'une autre espèce. Nous sommes préoccupés de nous même, nous autres humains, étroits dans notre vision, mesquins dans nos intérêts, esclaves de nos appétits. (...) Et notre société paraît bien peu "Sapiens" quand on la regarde d'un autre point de vue..."
"Donc, au cours de ma quarante cinquième année sur cette sphère bleutée qu'on appelle la Terre, un chat est entré chez moi et a volé mon cœur. Il a suffit qu'il m'y invite, d'un clin d'œil et d'un bâillement, pour que je le suive vers d'étranges contrées et d'exotiques cultures. Pourquoi pas? me suis-je dit. C'était le bon moment. N'ayant ni femme ni enfant, je pouvais voyager léger, explorer des lieux où les pères de famille et tous ceux qui ont juré allégeance à l'Homo Sapiens ne pouvaient s'aventurer. Et, je suis parti , n'emportant avec moi que l'esprit des sciences et l'amour pour ce petit être, car l'esprit et l'amour étaient les seules choses dont j'avais besoin pour ce voyage dans lequel je m'étais naïvement embarqué.
(...) A mesure que nos liens se resserraient, que notre amour respect s'approfondissaient, je me suis mis à parler leur langage et il m'est apparu que mes compagnons avaient leurs propres motivations. Ce n'était pas seulement des chats, c'était des chats philosophes et des prêtres."
" "Darwin...mon minou" sortit de mes lèvres. Sa queue s'agita et je repris "mon gros doudou, mon tout roux", puis "mon roudoudou".
Mon roudoudou? J'avais toujours considéré avec pitié et condescendance les petites mémés qui gâtifient en parlant à leur "minet joli, m'amour, mon chatchat, mon chaton" ou à leur "beau toutou, le trésor à sa maman", ignorant ce qu'on peut ressentir à parler ainsi. Maintenant que je faisais partie du club, je n'en éprouvais aucune gêne. Toute honte bue, je me coulais dans l'affection de Darwin comme un chat se coule dans une caresse. (...) Je compris que mon esprit n'était pas différent de celui de mon petit compagnon, ni supérieur. Nos âmes se tenaient ensemble en toute égalité."
J'en profite pour présenter "Mes Darwin" à moi.....(Chaplin, Kaena, Mogwaï, El Kahuet)
On finit par comprendre que ses mouvements, que ses gestes sont un langage, sa queue qui s'enroule délicatement autour de nos mollets, sa tête qui se hausse jusqu'à notre main, sa gueule qui s'ouvre en un large bâillement découvrant toutes ses dents. La façon dont il s'allonge pour s'étirer, les griffes plantées dans le tapis, le petit angle, au bout de sa queue, l'implantation unique de sa fourrure sur le ventre..."
" Celui qui sent pour la première fois son esprit s'enrouler autour d'un chat, ne comprend pas tout de suite qu'il est tombé amoureux.
La communication avec un chat a besoin de temps pour s'établir mais elle est irréversible. Ceux qui l'ont connue sont transformés à jamais et ne pourront redevenir ce qu'ils étaient (...) Plus on vit avec un chat - ou toute autre entité vivante d'ailleurs -, plus on perçoit de détails parce que le cerveau a eu le temps d'en enregistrer un grand nombre. Et cette perception s'affine par le jeu des comparaisons mentales entre présent et souvenirs, souvenirs et présent, dans cette fusion en écho de la mémoire et de l'instant, qui constitue notre expérience de la conscience (...) Cela signifie qu'un mécanisme physique - une machine neuronale - se constitue progressivement dans le cerveau au service de la relation avec notre animal, et que l'esprit accumule des détails à mesure qu'augmente le nombre de neurones, de connexions synaptiques dévolues à notre compagnon (...)
Et c'est seulement lorsque notre compagnon tombe malade que l'on mesure à quel point ce mécanisme est devenu envahissant. Le monde se fissure et s'écroule autour de nous. La souffrance du chat devient notre souffrance. Lorsque, dolent et silencieux, il ne peut plus bouger, on est immédiatement envahi par la dépression. Mais, au moindre signe de rétablissement, le soleil illumine notre âme et notre humeur confine à l'euphorie. Autrement dit, la santé de notre compagnon conditionne notre état comme si nos nerfs étaient directement reliés aux siens. Bien que parfaitement conscient de cette influence, on est incapable d'y échapper.
Et la mort de notre compagnon nous cause une douleur presque insupportable. Plus on l'a aimé longtemps et profondément, plus on souffre, comme si une partie de nous même était amputée sans anesthésie. Et c'est probablement le cas puisque la machinerie nécessaire à la miraculeuse subtilité, à toutes les nuances de la relation avec l'aimé est, en un instant, rendue caduque. Elle n'a plus aucune raison d'être. (...) Ceux que nous avons aimé continuent à vivre dans synapses et molécules de notre mémoire. Aussi longtemps que nous existons, ils existent en tant que portion de notre cerveau. Il en va ainsi chaque fois que l'on aime quelque chose ou quelqu'un. Que l'être aimé soit humain ou animal, les neurones ne font aucune différence. Le mécanisme est invariable."
" Mais si l'amour profond que l'on porte à un animal est le plus souvent un amour de substitution - une relation qui évolue en l'absence de compagnie humaine - et si la société regarde d'un œil sévère les gens qui empruntent cette voie, cela ne veut pas dire que les bénéfices qu'on en retire soient nécessairement inférieurs à ceux que procurent la compagnie des hommes. Je dirais même que l'absence d'humanité provoque des plaisirs exquis. Vivre avec un animal dénué de paroles, c'est se rendre compte à quel point l'esprit humain peut être importun et navrant ; c'est aussi comprendre que l'état d'innocence est l'opposé de l'état d'esprit d'un homme adulte. (...) Dans la relation avec un chat, un chien ou toute autre créature, pas de tromperie, très peu d'intrigues mais des possibilités fantasmagoriques illimitées. Les mots sont impuissants à exprimer le bonheur que cela procure. (...) C'est se trouver au seuil d'une autre dimension, d'un univers si riche, si vaste, si puissamment fascinant que la perception de la vie et les valeurs changent irrémédiablement dés qu'on y pénètre. Gardien du seuil, le chat se tient assis, très droit, et il faut passer par ses yeux - des yeux merveilleusement clairs et sereins -, s'introduire dans son esprit, dans sa vision du monde, dans une compréhension des choses qui efface l'illusion humaine et purifie le corps.
L'intimité que l'homme désire au cœur de l'amour attire inexorablement vers l'univers mental des animaux et donne le goût de sentir les choses comme il les sentent. Alors un jour, vous avez la sensation de ne plus faire qu'un avec votre compagnon, vous avez l'impression d'être lui ; vous venez de passer le point de non retour. Ce que l'animal a gagné est perdu pour l'espèce humaine ; votre allégeance à Homo Sapiens n'est plus pleine et entière. Vous êtes aussi libéré. Car, pour la première fois, vous avez pris de la distance par rapport aux valeurs de l'humanité, vous considérez Homo Sapiens à travers les valeurs d'une autre espèce. Nous sommes préoccupés de nous même, nous autres humains, étroits dans notre vision, mesquins dans nos intérêts, esclaves de nos appétits. (...) Et notre société paraît bien peu "Sapiens" quand on la regarde d'un autre point de vue..."
"Donc, au cours de ma quarante cinquième année sur cette sphère bleutée qu'on appelle la Terre, un chat est entré chez moi et a volé mon cœur. Il a suffit qu'il m'y invite, d'un clin d'œil et d'un bâillement, pour que je le suive vers d'étranges contrées et d'exotiques cultures. Pourquoi pas? me suis-je dit. C'était le bon moment. N'ayant ni femme ni enfant, je pouvais voyager léger, explorer des lieux où les pères de famille et tous ceux qui ont juré allégeance à l'Homo Sapiens ne pouvaient s'aventurer. Et, je suis parti , n'emportant avec moi que l'esprit des sciences et l'amour pour ce petit être, car l'esprit et l'amour étaient les seules choses dont j'avais besoin pour ce voyage dans lequel je m'étais naïvement embarqué.
(...) A mesure que nos liens se resserraient, que notre amour respect s'approfondissaient, je me suis mis à parler leur langage et il m'est apparu que mes compagnons avaient leurs propres motivations. Ce n'était pas seulement des chats, c'était des chats philosophes et des prêtres."
" "Darwin...mon minou" sortit de mes lèvres. Sa queue s'agita et je repris "mon gros doudou, mon tout roux", puis "mon roudoudou".
Mon roudoudou? J'avais toujours considéré avec pitié et condescendance les petites mémés qui gâtifient en parlant à leur "minet joli, m'amour, mon chatchat, mon chaton" ou à leur "beau toutou, le trésor à sa maman", ignorant ce qu'on peut ressentir à parler ainsi. Maintenant que je faisais partie du club, je n'en éprouvais aucune gêne. Toute honte bue, je me coulais dans l'affection de Darwin comme un chat se coule dans une caresse. (...) Je compris que mon esprit n'était pas différent de celui de mon petit compagnon, ni supérieur. Nos âmes se tenaient ensemble en toute égalité."
J'en profite pour présenter "Mes Darwin" à moi.....(Chaplin, Kaena, Mogwaï, El Kahuet)
Merci pour ce beau texte! Tes "darwin" sont très mignons! Bises.
RépondreSupprimerah, toi aussi tu est chatophile !
RépondreSupprimermerci de nous avoir recopié ce texte et longue vie à tes poilus.
Je rajouterais, excellente idée de cadeaux pour ceux qui ont un chat!
RépondreSupprimerCes mots sont magnifiques... Me font prendre à nouveau conscience du pourquoi j'ai choisi d'être végétarienne... Mais encore beaucoup de chemin à parcourir...
RépondreSupprimereiralafey
Bonjour! Ça n'a rien avoir avec le schmilblick mais de quelle race est le chat sur la seconde photos en partant du haut? Elle ressemble à si méprendre à la mienne! Je l'ai récupéré à l'A.P.A. (association protectrice des animaux). Du coup je ne sais rien sur ces origines.
RépondreSupprimerMerci d'avance!!
C'est également un chat récupéré via une asso de protection animale (école du chat de Roubaix) donc c'est un royal gouttière !
RépondreSupprimerA la rigueur on pourrait dire qu'elle est typée Main Coon.