11 janvier 2011

Copié - Collé : "L'aquoiboniste"

En fait j'ai quand même envie de râler, ça fait longtemps que j'ai pas râlé (pas tant que ça? Ha bon? Tant pis je râle quand même !!). Mais comme j'ai zéro inspiration et, que d'autres ont fait ça tellement mieux que moi, je vais me permettre de râler par procuration !

Voici donc un copié collé d'un article du blog "Bio blog" :

Cette semaine, j'étais agréablement surprise de voir que, récemment, Raffa a été interviewée. Raffa et Hooly sont deux pointures du blog engagé qui m'ont donné envie, à mon tour, de faire passer le message... C'est dire si j'ai du respect pour leur travail, leur point de vue et leur engagement. Je me réjouissais donc de lire la chronique de Messieurs Abiker et Boussageon à son propos.

Mais une fois de plus, j'ai été déçue par l'image que l'on donne des écolos. Déçue et profondément en colère.

Non seulement ils ne semblent retenir du blog de Raffa que la recette de la pâte dentifrice, de façon anecdotique mais ils indiquent aussi qu'"on a même le droit de trouver ces chroniques militantes un peu rébarbatives".

Rébarbatif : voilà ce que le discours écolo inspire à la plupart de mes congénères. Ils sont chiants ces écolos avec leur discours de restriction et d'économie! Combien de fois me dit-on : "oh arrête de jouer ton écolo!" parce que je propose le co-voiturage ou l'économie d'énergie.

Ras le bol!

Ras le bol de passer pour une emmerdeuse quand j'essaie simplement de préserver l'avenir de mes enfants!

Ras le bol de vivre dans ce pays d'égoïstes qui donneront bientôt 50 euros au Téléthon histoire de se soulager la conscience mais qui sont incapables, le reste de l'année, dans leurs actes quotidiens de réduire leurs déchets/emballages/consommations/bouffe pour qu'il en reste aux autres!

Ras le bol des reportages à venir sur "le triste anniversaire du tsunami" quand personne ne s'occupe sérieusement du réchauffement de la planète!

Ras le bol de ces catalogues de Noël qui regorgent de conneries en plastique, à piles, fabriqués par des enfants de l'âge de ma fille, et qui, eux, ne connaitront peut-être jamais le plaisir de jouer avec ce qu'ils auront fabriqué!

Rébarbatif, c'est tout ce que mon dégoût peut inspirer à ces gens-là...

Trouverons-nous "rébarbatif" le fait de plus pouvoir nous chauffer ou nous abreuver dans quelques décennies? Trouverons-nous alors "rébarbatives" les lois qui nous obligeront à vendre nos voitures, à devenir végétariens, à être rationnés en eau quand toutes les ressources de la planète seront épuisées?

Je pense à toutes ces pubs soi-disant écolos qui mettent l'accent sur des produits de consommation : la voiture non-polluante (aberration!), les cométiques bio à la mode ou les fringues en coton équitable tendance!

Je pense à l'image que les gens ont des écolos : des soixante-huitards sur le retour qui mangent des graines d'oiseaux, s'habillent en chanvre et fument des pétards à longueur de journée en cultivant leurs panais, pieds nus et crasseux.

Je pense à ce petit bouquin "L'écologie pour les paresseuses" où l'on voit sur la couverture une femme avec un bonnet péruvien, un gilet en laine et un mouton sous le bras.

Je pense à cet article de Marie-France sur les cosmétiques bio rigolos ou à celui dans Cosmopolitain sur "l'homme bio" parce que le bio est un accessoire de mode comme le fût autrefois la fourrure.

Je pense à ces pubs pour les salons bio où l'on vente "la pause détente, les produits zen pour se ressourcer" comme si le bio était une destination de vacances. Personne ne semble comprendre qu'il en va de notre SURVIE.

Nous sommes des amuseurs de foires, des illuminés, des utopistes (ne nous l'a-t-on pas dit sur ce blog des dizaines de fois?), des rigolos, des gentils agitateurs, des bêtes de cirque, des clowns.

Nous n'arriverons jamais à convaincre le plus grand nombre de ralentir la croissance. 

Imaginez que toute votre famille soit réunie autour de la table (cousins, oncles, tantes, enfants....) Vous apportez le repas principal, vous vous servez la moitié du plat et vous donnez encore un quart à vos enfants, ne laissant plus pour le reste de la famille que le quart restant à se partager. Il y a fort à parier que tous vous feraient une remarque cinglante et qu'aucun ne trouverait votre façon d'agir juste et équitable. C'est pourtant ce que nous, occidentaux, nous faisons avec le reste du monde. Et tout le monde trouve cela normal...

Tout le monde? Non, pas moi. Ni Aspen. Ni nos fidèles lecteurs... Mais voilà le problème : c'est qu'ici, nous nous tapons sur le ventre entre gens convaincus. Qui vais-je toucher vraiment à travers ce blog? Si vous lisez régulièrement, c'est que vous êtes vous-mêmes écolos ou soucieux de l'environnement, à votre niveau.

Les autres, les gaspilleurs, les pollueurs, les égoïstes, les matérialistes, les "winners" auront devant ce blog la même réaction que les journalistes : au mieux ils trouveront cela amusant, rafraichissant, zen et trouveront là l'occasion de réaliser une chronique ou un article susceptible d'intéresser les "bo-bo" dont parle Renaud dans sa chanson. 

Au pire, ils trouveront une fois de plus ce discours "rébarbatif" et préfèreront aller noyer leur conscience ou ce qu'il en reste dans une coupe de champagne servie dans une boîte à la mode...

Une de mes amies pensent que les hommes ne font pas partie de la Nature car ils représentent la seule espèce capable de s'auto-détruire et de détruire ce dont elle a besoin pour vivre. Elle est très fataliste et attend la fin du monde avec le sourire.

Je n'en suis pas encore là, parce que je ne supporte pas l'idée qu'un jour mes enfants puissent manquer d'eau ou puissent mourir de faim. Mais je suis fatiguée de m'entendre dire que je suis utopiste ou alarmiste. Et je repense à cette chanson de Gainsbourg où le héros souffle à chaque refrain "à quoi bon? à quoi bon?"

Récemment, un rapport scientifique a montré aux autorités que le changement climatique engagé est tel que, si rien n'est fait, nous vivrons une crise comparable à celle de 1929 dans moins de 10 ans. 

Inflation, famine, épidémies, chômage démentiel, voilà ce qu'était la dépression dans les années noires.

Parfois je me dis que la meilleure façon de m'y préparer, c'est de me détacher de tout bien matériel. D'apprendre à vivre le plus possible en autarcie, en autonomie, pour être capable le jour où la nourriture, l'eau et le chauffage me manqueront, de brûler mes meubles de famille, mes photos, mes billets de banque, de manger uniquement ce que la Terre voudra encore bien me donner, de savoir fabriquer des vêtements, d'ouvrir ma maison à ceux qui n'en auront plus...

Me replier sur moi : éteindre la radio, vendre la télé, ne plus savoir comment "dehors" le monde s'auto-détruit. Ne plus fréquenter les magasins, les villes, ce pays. Continuer à apprendre à mes enfants à se débrouiller seuls, à n'attendre rien ni des autres, ni du travail, ni de la science, ni du progrès.

Continuer sur le chemin de la Simplicité Volontaire et sur la voie du Respect d'autrui".

Cet article date déjà du 6 octobre 2006.... Ça n'a pas évolué, me voilà encore plus pessimiste... Tant pis....

7 commentaires:

  1. Oh, comme je comprend ce message et comme la prise de conscience est difficile pour nombres de personnes. Je me dis souvent la même chose les jours de découragements, lorsque même les gens proches de moi s'agacent de mon végétarisme (et pourtant plutôt militante douce), les envies de "foutre le camps" et de continuer la lutte toute seule dans mon coin. Et puis, par moment, je relève la tête et vois tous ces gens qui œuvrent dans le bon sens, certes il faudra encore beaucoup de temps, mais je suis sûre que l'on va y parvenir. N'attendons rien des politique c'est à nous gens d'en bas de faire en sorte que le monde soit vivable pour nos enfants, et les enfants de nos enfants, c'est à nous de nous indigner comme le dit si bien monsieur Hessel, devenons encore plus visible, plus intransigeant et responsable.
    Salutations militante :-)

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  2. Alors là, je suis à 100% d'accord ! C'est sûr qu'il y a de quoi être découragé(e). D'ailleurs je passe régulièrement par des étapes de découragement, puis je me force ensuite à retrouver mon optimisme parce que sinon ce ne serait pas vivable... Allez, courage puisque de toute façon nous n'avons pas le droit d'abandonner !

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  3. Je v0us c0mprends ::::: mais l'avis des autres je m'en f0us il y va de n0tre santé !!!! d0mmage que pers0nnes y fassent attenti0n tant pis p0ur eux !!! et tant mieux p0ur m0i !!!! bises et b0n dimanche

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  4. Et bien, j'aurais pas pensé que l'article datait de 2006 ! Rien n'a changé depuis, on croirait qu'il a été écrit tout récemment ... Je fais tout mon possible de mon côté mais c'est vrai que c'est décourageant ... les gens nous regardent souvent comme des extraterrestre : je donne l'exemple des couches lavables que j'utilise pour mon bébé, en général les gens trouvent ça bizarre, ben oui, quel retour en arrière voyons ... c'est bien sûr mieux d'utiliser des centaines de couches jetables par mois, complètement anti-écologique, mais aussi très nocif ... et puis parlons aussi du recyclage qui me semble enfantin, je le fais depuis des années, mais quand je regarde autour de moi, j'ai l'impression que peu de gens le font ... ça me démoralise !

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  5. Anaïs et sa Cuisine végétarienne lunatique17 janvier 2011 à 21:06

    Hooooo tu as eu un pitit bébé :-)
    Félicitations !! Tu vas en faire un héros qui changera le monde : soyons un peu optimiste quand même ;-)

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  6. oui j'ai eu un petit garçon fin août :)... je ne pense pas en faire un héros qui changera le monde, loin de là, je crois qu'il est trop tard pour le changer, malheureusement ... je veux juste lui inculquer mes valeurs ... en espérant en faire quelqu'un de bien qui saura respecter la nature et les animaux ... Vaste programme !

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  7. Personnellement, je suis en questionnement par rapport à la cause bio. J'essaie de concilier des tas de trucs ensemble, sans faire de prosélitisme lourdingue autour de moi....
    C'est déjà , à mon niveau de mes revenus minces et aléatoire d'intermittente du spectacle débutante, de ne consommer que des aliments bio, par exemple.

    C'est compliqué également de faire comprendre à mon compagnon que non, je ne veux pas manger d' asperges chiliennes ou de haricots Kenyan en plein hiver.

    Je suis végétarienne depuis quelques mois, et c'est encore plus compliqué de faire admettre mon point de vue sur le sujet à mes proches. Selon la plupart, c'est bien valeureux mais inutile, et puis on a qu'une vie et il faut se faire plaisir.
    Mon compagnon à même réagi étonnamment violemment (alors que je ne souhaite pas non plus le forcer à manger végé hein).

    Quant à mes questionnements écolos, quand on soulève le débat de l'autarcie ou des produits réutilisable dans la tete des gens ya forcément l'image du mec mal rasée/fille aux cheveux interminable sapés avec des vieux fringues hippi, qui vivent dans un chalet au fin fond d'une forêt, qui se lavent à l'eau glacée et ne se chauffe qu' au poêle.

    Alors qu'il y a des gens qui cherchent et développe des systèmes alternatifs davantages durable sans trop amputer le confort auxquels nous sommes habitués.

    Mais, j'ai qd même l'impression qu'en France on est vachement en retard.
    dans la plupart des fast-food de Luxembourg et d' Allemagne on trouvera des plats végé (même au McDo!)
    Pareillement, en Allemagne encore, on trouve en supermarché beaucoup de produits (aliments et cosméto) bio qu'en France on a parfois même du mal à trouver en biocoop.
    Et enfin, lors de mes dernières ballades en Belgique, j' ai jamais vu autant de panneaux solaires et d' éoliennes de ma vie, on se serait crut dans Nausicaä par endroit.

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